Avant d’arriver dans la nouvelle partie de ce parc, nous avons accompagné Bernadette à Green River pour qu’elle prenne le bus réservé et payé en décembre afin qu’elle se rende en quelques heures à Salt Lake City pour prendre l’avion pour rentrer chez elle en Moselle. Et, oh surprise, l’horaire du bus avait changé et le passage à 15H avait été avancé à 2H30 du matin ! Décision fut prise de prendre celui du lendemain, d’annuler la chambre d’hôtel à Salt Lake City et de prendre une chambre au motel devant lequel était l’arrêt de bus… Une arrivée à Salt Lake City vers 6H30 du matin devait lui donner le temps de prendre l’avion prévu vers 16H30, mais avec bien plus de fatigue à la clef ! De fait, le bus qui était tombé en panne est passé à Green River à 6H du matin ! D’où, à son arrivée avec environ 15H de retard, un transfert immédiat à l’aéroport depuis la gare routière. Pour couronner le tout, le train entre Luxembourg et Pont à Mousson a été remplacé par un bus de Luxembourg à Thionville en raison d’ennuis de caténaire ! De notre côté nous étions retournés à Moab pour découvrir que tous les campings étaient complets ; nous avons donc passé une nuit en sauvage :
Le lendemain vendredi 27, nous nous sommes rendus dans la partie sud de Canyonlands NP pour découvrir un autre aspect de cette région bourrée de formations rocheuses encore très différentes. Un célèbre point de vue – Needles Overelook – permet d’en apprécier l’étendue :
Une vallée – Indian Creek – permet d’accéder au cœur de la région :
Avant de devenir parc national, cette contrée était utilisée par les ranchers pour faire paître leur bétail : 9000 têtes sur 7200 km2 Les Cowboys bivouaquaient une moitié de l’année dans des abris sous roche aménagés ;
Le camping du parc étant déjà plein à 10H du matin, nous avons pu nous installer dans un petit camping privé à l’entrée du parc avec une vue imprenable sur l’immensité :
Nous sommes restés deux jours pour avoir le temps de faire toutes les promenades faciles et accessibles. Certaines restaient sur les grandes surfaces gréseuses dans lesquelles se sont creusés les canyons et donnaient des vues étendues :
D’autres descendaient dans le fond de ces canyons où l’humidité permet la croissance d’une végétation verte et abondante :
Des cols sur les rochers permettent de passer d’un canyon à l’autre :
Malheureusement, les forêts d’aiguilles striées rouges et blanches qui ont donné leur nom à ce parc restèrent inaccessibles pour nous (4X4 nécessaire) et nous avons dû nous contenter de les voir se dessiner sur l’horizon :
L’étape suivante de trois jours était le célèbre parc ARCHES ; en réservant sur Internet, nous avons eu la chance d’avoir une place au camping et de plus nous avons eu encore une fois un superbe emplacement au milieu des rochers de grès :
A quelques dizaines de km de Canyonlands, ce parc préserve une zone complètement différente ; ici plus de canyons mais une épaisse couche de grès orange découpée par l’érosion en lames rocheuses percées de trous et de plus de 200 arches.
Le temps variable nous a accompagné, nous obligeant à jongler avec les orages et les averses mais nous laissant tout de même une très belle journée ; nous sommes 10° en dessous des moyennes de saison et à 5° des records de froid, mais ces températures sont plus agréables pour la marche que la grande chaleur.
En trois jours nous avons eu le temps de faire toutes les promenades qui nous étaient accessibles physiquement, sur un terrain et dans des paysages toujours différents, très souvent en vue des La Sal Mountains enneigées. Ces montagnes culminant à 3800m, éloignées de quelques dizaines de km, ont été formées dans les temps géologiques par un dôme de lave qui n’a pas donné de volcan mais qui a surélevé le plateau qui a ensuite été complètement décapé par l’érosion :
Une promenade de la journée nous a conduit par un bon chemin à Landscape Arch, la plus longue arche du monde :
Nous avons ensuite continué par un itinéraire moins aménagé sur les dômes de grès lisse appelés «slick rock» :
et sur l’arrête sommitale des petites lames de grès (en anglais, fin)
Cette partie aérienne de la promenade nous a donné des vues étendues sur un labyrinthe de fins :
Le but de cette promenade était une arche originale constituée de deux trous superposés :
le lendemain 17 mai, le ciel bleu nous avait abandonné et c’est par moins 4 degrés, un vent glacial et la neige que nous sommes passés à 3000m sur la montagne dominant Boulder.
Couverte de trembles et de conifères, elle avait une allure totalement hivernale sous la neige.
Puisque les campings sont maintenant complets dès la mi-journée, nous sommes arrivés à Capitol Reef National Park avant déjeuner juste à temps pour obtenir un des derniers emplacements disponibles.
Le camping est installé au bord de la Fremont River, sous les cottonwoods dans l’oasis défriché par quelques familles de colons mormons qui ont planté des arbres fruitiers dans les années 1880 au pied des falaises de Capitol Reef :
Ils construisirent même une minuscule école et nous n’avons reculé devant rien pour la photographier !
A nouveau des promenades à pied nous ont emmené sur les rochers ou dans les fonds des canyons où l’eau ne coule que lors des très gros orages d’été :
Le camping car s’est faufilé dans l’un d’entre eux, Capitol Gorge, avant que la route carrossable ne s’arrête :
Une alternance d’averses et d’éclaircies a fourni de très beaux éclairages et nous avons réussi à ne pas être mouillés. Les roches sont incroyablement variées, rayées, striées, de toutes les couleurs :
elles forment des falaises verticales, des dômes arrondis :
des ponts naturels comme Hickman Bridge :